samedi 2 mai 2009

Un 1er mai sans renouveau

Je reproduis ci-dessous le communiqué du CERF (Créateurs d'Emplois et de Richesses de France) que j'approuve pour l'essentiel.

Alors que tous les indicateurs passaient au rouge les uns après les autres à compter du premier trimestre 2008, Laurence Parisot découvrait la crise le 12 septembre de la même année à l'occasion de la chute financière et médiatique de Lehmann Brothers. Le Cerf s'en est déjà étonné. Interrogée de toute part pour savoir quand aura lieu la reprise, et pour tenter d'exister dans les médias ou auprès des décideurs politiques, au motif de faire un peu de positivisme*, elle reconnait finalement, 7 mois après, qu'elle n'a aucune idée de quand la crise a commencé. Affligeant...

Dans cette course à l'existence et à l'auto-justification, la CGPME n'est pas en reste. Elle a publié en effet le 30 avril un sondage sur la situation des PME et des TPE. On y apprend avec stupéfaction que les TPE ne seraient pas si touchées qu'on l'avait cru, et qu'il n'y aurait pas vraiment de problème de crédit ! C'est oublié l'explosion sans précédent des défaillances d'entreprises et du chômage depuis 1 an. Heureusement, le même 30 avril, la Fédération des Centre de Gestion Agréés publiait une étude reposant sur des données statistiques, pas un sondage, qui invalide toutes ses déclarations. L'activité des TPE s'est effondrée de 2,4% en 2008, effondrement qui s'est poursuivi au 1er trimestre 2009, avec une aggravation au mois de mars. François Fillion est donc plus éclairé que les organisations représentatives quand il annonce, lui aussi au mois d'avril, que 2009 sera noire. Il n'a pas tort, car il faut 2% de croissance annuelle pour stabiliser le nombre de défaillances à un niveau habituellement accepté.

Sur ce plan, les observateurs reconnaissent la relative résistance des TPE dans ce contexte, qui s'expliquerait par leur adaptabilité et leur souplesse. Cette souplesse a ses limites, le Cerf ne cesse de le rappeler depuis des mois. Derrière ces mots se cache en effet une réalité rarement mise en avant et occultée en ce 1er mai par les syndicats de salariés qui défilent : en cas de difficulté, c'est la réduction de la rémunération du patron de TPE, souvent sa suppression pure et simple, qui permet d'espérer passer un cap difficile et de maintenir les autres emplois... Et il faut se rappeler que les TPE représentent quand même plus de 40% des actifs.

En ce même mois d'avril, chacun s'est interrogé, parfois offusqué, des séquestrations de patrons. Et de la violence croissante des conflits sociaux. Allant jusqu'à interroger sur le manque de force des syndicats. L'inverse est en fait vrai : ils sont trop forts par rapport à ce qu'ils représentent réellement. Sur les violences plus précisément, les dirigeants des syndicats, quoiqu'ils en disent, portent une lourde responsabilité du fait des postures médiatiques qu'ils tiennent depuis des années, alimentant, sur le fond, une lutte des classe, qui est pourtant inefficace à appréhender la réalité de l'évolution économique et sociale de notre système et les difficultés qui en découlent. Il n'est pas étonnant, dès lors, que les représentants syndicaux sur le terrain, et il faut les saluer, confrontés au principe de réalité, passent des accords avec les dirigeants des entreprises. Il n'est pas moins étonnant qu'une base, alimentée par la violence et la fausseté des propos tenus dans les médias depuis des années par la tête des syndicats**, dénonce ces accords. Le principe de réalité et l'idéologie ne peuvent coexister. C'est l'origine de la violence. Venir la dénoncer à la télé, comme le font les ténors syndicaux, rappelle au final l'attitude de ceux qui sont prêts à dire n'importe quoi, côté patronal, pour exister dans les médias. Ce qui, au final, pose également la question de la responsabilité de certains journalistes.



* Elle se réfère en effet aux déclarations d'économistes qui disent qu'il faut deux ou trois ans pour une reprise, à compter du début de la crise. Tout dépendrait donc, ma bonne dame, de cette fameuse date d'entrée en crise.
** La question du revenu des patrons est exemplaire : les patrons gagnent en moyenne 22 100 ? par an, soit moins de 7 euros de l'heure.



Créateurs d'emplois et de richesse de France (Cerf)
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